L'opposant sénégalais Sonko placé en détention provisoire

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DAKAR : L'opposant sénégalais Ousmane Sonko a été placé en détention provisoire, ont indiqué lundi ses avocats, ajoutant qu'il passerait la nuit en prison.

Il est accusé de complot d'insurrection, de conspiration criminelle et d'autres délits, accusations qu'il nie.

Le Sénégal avait annoncé plus tôt que les données mobiles étaient restreintes en raison de messages « haineux et subversifs » sur les réseaux sociaux, à la suite d'appels à protester contre l'arrestation vendredi de Sonko.

Le procureur de la République a annoncé samedi sept nouvelles accusations, dont celle d'appel à l'insurrection, contre Sonko, candidat à la présidentielle et farouche critique du président Macky Sall.

"En raison de la diffusion de messages haineux et subversifs sur les réseaux sociaux (...) l'accès aux données mobiles est temporairement suspendu à certaines heures à partir du lundi 31 juillet", a déclaré le ministre des Télécommunications et de l'Economie numérique dans un communiqué.

Sonko a été interrogé par un juge lundi.

Une forte présence policière, comprenant des véhicules anti-émeutes et des barrières, était présente lundi matin autour du palais de justice de la capitale Dakar, a constaté un journaliste de l'AFP.

Une forte présence sécuritaire était également visible dans toute la ville.

Cire Clédor Ly, l'un des avocats de Sonko, a déclaré qu'il était impossible pour l'équipe de défense de parler à l'homme politique ou de préparer l'audience.

"C'est un scandale", a-t-il déclaré aux journalistes devant le tribunal.

Dans une autre affaire, Sonko a été condamné le 1er juin par contumace à deux ans de prison pour corruption morale d'une jeune femme, ce qui le rend inéligible aux élections de l'année prochaine.

Sa condamnation dans cette affaire a déclenché des affrontements qui ont fait 16 morts selon le gouvernement, 24 selon Amnesty International et 30 selon le parti PASTEF de Sonko.

Samedi, le procureur a déclaré que son arrestation la veille n'avait « rien à voir » avec la procédure de corruption morale.

Sonko a annoncé dimanche qu'il entamait une grève de la faim et a demandé à ses partisans de "se lever" et de "résister... à l'oppression".

Il a été confronté à une série de problèmes juridiques qui, selon lui, visent à le tenir à l'écart de la politique.